Jean-Marc Payot a fait son initiation asiatique dans les années 1966-1968, au cours d'une mission de l'OMS qui l'emmènera en Inde, en Asie du Sud-Est et au Japon. Au cours de ce voyage, qui lui a fait l'effet d'un «choc révélateur», il réalise ses premières photos en amateur. Les obligations professionnelles liées à l'entreprise familiale l'ont contraint à abandonner voyages et hobbies pendant vingt-cinq ans. Ce n'est qu'au début des années 1990 que Jean-Marc Payot renoue avec la photographie et la découverte, cette fois-ci plus systématique, de l'Orient. Après un premier livre centré sur l'Inde (La ferveur hindoue. Ed. Payot, 1998), ce nouvel ouvrage présente .une cinquantaine de clichés en noir et blanc en six chapitres: Iran, Asie centrale, Inde, Birmanie, Chine et Japon, tous introduits par un bref texte d'écrivains voyageurs.
A l'exception d'une image du désert de Gobi, toutes les photos de Jean-Marc Payot parlent de l'homme, qu'il soit intensément présent par un regard, un sourire, une silhouette, ou seulement par la trace qu'il laisse dans l'espace: une ruine, un temple enfoui dans la végétation, une statue du Bouddha, un pin taillé. Son œil gourmand capte à merveille les jeux de lumière dans les temples, l'attention suspendue de jeunes Iraniennes voilées, le visage chiffonné d'un vieux Tadjik, le dernier rayon de soleil du 11 septembre 2001 dans la Hunza.
Matthieu Chenal
24 Heures, 30.01.2003